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Corinne Jouys-Barbelin (Musée d’Archéologie national de Saint-Germain-en-Laye), Les archives du musée d’Archéologie nationale, traces d’une institutionnalisation de l’archéologie

Le musée d’Archéologie nationale produit et conserve, depuis sa création, des fonds et collections documentaires d’un volume étonnant. Peu connus du public extérieur, ils représentent néanmoins près de 52 000 ouvrages, plusieurs centaines de milliers d’images photographiques, plus de 600 estampes et environs 330 mètres linéaires d’archives publiques et privées, sans compter, aujourd’hui, des données numériques en pleine croissance. Les supports, les natures et les thématiques très variés des documents, l’ancienneté des pièces, la place majeure accordée au support photographique et à l’épigraphie, le nombre important des donateurs, parmi lesquels se distinguent Napoléon III, la Commission de Topographie des Gaules et de nombreux érudits, en sont les spécificités les plus marquantes. La constitution rapide des fonds dès les origines du musée, et leur histoire chaotique, avec ses zones d’ombre, ses incertitudes et ses silences, en sont d’autres caractéristiques.

Dispersées aux quatre coins du Domaine de Saint-Germain-en-Laye, sur le territoire national, et, parfois même, au-delà des seules frontières françaises, les archives du MAN sont à l’origine d’une longue enquête débutée en 2015 pour en retrouver les traces, en comprendre l’histoire et restituer les enjeux scientifiques dont ces documents sont les témoins et la mémoire. Aujourd’hui, l’étude et le classement des manuscrits, des photographies et des pièces graphiques concourt à dresser le portrait d’un processus politique raisonné visant à institutionnaliser l’archéologie et à offrir à cette science naissante la vitrine d’un musée dédié, installé dans un haut lieu historique.

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